L’approche affirmative est une posture thérapeutique fondée sur le
respect inconditionnel de l’identité, du vécu et de la parole des personnes.
Elle est née en réaction aux pratiques pathologisantes, normatives, ou correctrices, qui ont historiquement cherché à faire taire ou à modifier ce qui déviait des normes dominantes.
Cette approche repose sur un principe fondamental :
chaque personne est la seule légitime à dire qui elle est.
Reconnaître l’auto-détermination, c’est reconnaître que l’identité de genre d’une personne
ne se questionne pas, ne se valide pas, ne se soupèse pas — elle s’écoute et se respecte, sans condition.
Ce positionnement est soutenu par un large consensus scientifique.
L’approche trans-affirmative est aujourd’hui recommandée par de nombreuses institutions de santé mentale à travers le monde, car elle garantit des pratiques
respectueuses, éthiques, et bénéfiques pour le bien-être psychologique des personnes concernées.
Par exemple, l’Ordre des psychologues du Québec recommande explicitement aux praticien·nes de privilégier l’approche trans-affirmative dans l’accompagnement des personnes trans et non-binaires, et de soutenir activement leur autodétermination.
— Ordre des psychologues du Québec, “Intervention clinique auprès des personnes trans et non-binaires”, 2020
L’approche affirmative ne concerne pas uniquement les questions de genre ou d’orientation.
Elle consiste aussi à accueillir sans suspicion les vécus minoritaires, à reconnaître que les normes dominantes
(cisgenres, hétérocentrées, blanches, valides, neurotypiques) peuvent produire de la souffrance,
et que le rôle du soin n’est pas de contraindre à ces normes, mais
d’accompagner vers plus de liberté, de compréhension de soi, et d’apaisement.
Elle implique une vigilance face à la pathologisation de la différence, à la psychologisation du politique, et à l’usage de la thérapie comme outil de normalisation.
Dans ma pratique, cela signifie aussi prendre au sérieux les autodiagnostics.
Les personnes qui se reconnaissent dans des vécus liés à l’autisme, au TDAH, aux troubles dissociatifs ou à d’autres formes de neurodivergence ont souvent déjà mené une
exploration rigoureuse de leur fonctionnement.
Refuser d’invalider ces savoirs expérientiels, c’est reconnaître que les personnes sont expertes de leur vie, de leur corps, et de leur trajectoire.